Vatnik Soupe
Numéro de soupe352
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Date16.05.2025
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ProfessionPobedobesie
Pays d’origineRussie
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    9 mai : Russie collabo

    Dans la Soupe Vatnik du jour, nous expliquons la relation ambiguë du Kremlin avec le nazisme, et pourquoi tant de vatniks sont des nazis qui admirent, défendent ou excusent Hitler et ses invasions, alors qu’ils prétendent dans le même temps combattre les « nazis en Ukraine ».

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    La propagande du Kremlin repose bien sûr souvent sur le « déluge de mensonges » et ne suit aucune idéologie cohérente, si ce n’est la promotion du chaos et la recherche du pouvoir. Les contradictions sont donc fréquentes — mais une certaine cohérence cynique existe ici.

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    Pour la comprendre, remontons cent ans en arrière, aux débuts de la Russie soviétique/URSS — un régime de terreur génocidaire sous le joug des dictateurs Lénine et Staline, dont l’héritage mortifère est pleinement assumé par la Russie de Poutine.

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    Contrairement à l’Allemagne, soumise à juste titre à une dénazification en bonne et due forme dès le procès de Nuremberg, la Russie n’a jamais eu à affronter véritablement les crimes du stalinisme. Elle continue de se revendiquer sans vergogne de son passé génocidaire et impérialiste, tant soviétique que tsariste.

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    Après la défaite des empires centraux en 1918, le traité de Versailles (1919) visait précisément à éviter une seconde guerre mondiale en démilitarisant l’Allemagne. Mais la Russie soviétique de Lénine avait déjà signé un traité de paix séparé…

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    … très accommodant (Brest-Litovsk, 1918). Suivit le traité de Rapallo (1922), qui permit à l’URSS d’aider secrètement l’Allemagne à contourner le traité de Versailles, par exemple via des écoles de pilotes (Lipetsk) ou de chars (Kama) en territoire soviétique.

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    Les chars allemands supérieurs et leurs équipages entraînés en URSS joueront un rôle clé dans les premières victoires nazies. Après l’arrivée au pouvoir de Hitler en 1933, les ventes d’armes, échanges technologiques et approvisionnement ont été réduits, mais ont continué…

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    …atteignant un nouveau pic avec le pacte Molotov-Ribbentrop de 1939, son protocole secret et l’invasion génocidaire conjointe de la Pologne, début de la Seconde Guerre mondiale. Les deux dictatures ont même célébré leurs victoires ensemble.

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    La guerre-éclair nazie de mai-juin 1940 fut soutenue par les exportations soviétiques. Rien qu’en deux mois, l’URSS fournit 163 000 tonnes de pétrole et 243 000 tonnes de blé ukrainien à l’Allemagne.

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    Pendant le pacte nazi-soviétique, la Pravda cessa toute critique du fascisme. Les Soviétiques livrèrent même des camarades allemands aux camps nazis. En Pologne occupée, le NKVD et la Gestapo coopérèrent activement contre toute résistance. Après l’occupation de Varsovie…

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    …et de Paris, Molotov félicita l’ambassadeur allemand. En France, le PCF obéit aux ordres de Moscou : aider les nazis. Même aujourd’hui, les vatniks comme Darryl Cooper prétendent que les nazis à Paris, ce n’était pas bien grave.

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    Le blé ukrainien fut convoité par les deux empires génocidaires : le Holodomor de Staline et le Hungerplan de Hitler visaient tous deux à l’accaparer et affamer des millions d’Ukrainiens. Aujourd’hui, Poutine, grand admirateur de Staline, suit la même logique.

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    En juin 1940, les Soviétiques et les nazis envahissaient ensemble l’Europe et commettaient des atrocités de masse dans les pays conquis. Les nazis avaient envahi la Pologne, le Danemark, la Norvège, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Belgique et la France…

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    …les Soviétiques de leur côté la Mandchourie, la Pologne également, la Finlande, la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie et la Roumanie (Bessarabie) — sept pays chacun. Le fasciste russe Alexandre Douguine rêve encore d’un partage similaire.

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    En octobre 1940, l’URSS chercha à rejoindre officiellement l’Axe. Molotov (qui venait tout juste de remplacer Litvinov, qui était juif) fut chaleureusement accueilli à Berlin, discutant du partage du monde avec Hitler et Ribbentrop. Cette collaboration et ces similarités…

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    … expliquent pourquoi Poutine a récemment rendu responsable la Pologne, et non Hitler et encore moins Staline, de leur invasion génocidaire conjointe de la Pologne. Le Kremlin la qualifie d’ailleurs de simple « opération militaire » — ça vous rappelle quelque chose ?

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    Puis vint la trahison, le coup de poignard dans le dos : l’opération Barbarossa. Staline fut anéanti, se terrant dans sa dacha durant des jours.

    Sa fille racontera plus tard qu’il soupirait souvent : « Ah, avec les Allemands, nous aurions été invincibles ! »

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    Et que fit la Russie ensuite ? Elle réécrivit l’histoire, bien sûr. Dès le lendemain de l’invasion, la Seconde Guerre mondiale fut rebaptisée « Grande Guerre patriotique », la version officielle en Russie jusqu’à aujourd’hui : « 1941-1945 » inscrit sur les monuments commémoratifs, et non « 1939-1945 ».

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    La Russie souffre aussi d’amnésie collective face au fait qu’elle perdait contre les Allemands avant que les « infâmes Anglo-Saxons » ne viennent à la rescousse.

    Elle reprend même à son compte les plus belles photos de victoires américaines pour le 9 mai, notamment Iwo Jima.

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    La trahison de Hitler n’a changé en rien les ambitions impérialistes de l’URSS : elle a bien fini par occuper les territoires attaqués dès 1939, et même davantage. Au prix de millions de vies ukrainiennes, biélorusses et russes, oui, mais ça Staline et Poutine s’en moquent.

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    La période 1939–1941, où nazis et Soviétiques massacraient main dans la main, est niée et même illégale à évoquer en Russie. La « Grande Guerre patriotique », en revanche, est devenue un culte militariste délirant (« pobedobesie »), célébré chaque 9 mai en grande pompe.

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    La pobedobesie est aussi exportée : les marches du « régiment immortel », récupérées dès 2015 par Poutine et organisées partout dans le monde, avec le soutien de la diaspora russe et des vatniks locaux, y compris en France.

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    Une autre propagande exportée : l’architecture, notamment des statues à la gloire des dictateurs Lénine et Staline. Tandis que l’Ukraine les démonte, la Russie les reconstruit dans les villes conquises.

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    L’anti-nazisme russe se limite donc strictement à la trahison de 1941. Les autres aspects, crimes et symboles du nazisme, antisémitisme et génocides compris, sont parfaitement acceptables pour le Kremlin, surtout s’ils sont utiles à leurs propres ambitions génocidaires.

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