Angela McArdle

Soupe 290, 4 avril 2025

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Date	2025-04-04
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Type de soupe	Profil de vatnik
Profession	Parajuriste, Faiseuse de roi
Pays d’origine	États-Unis
Retweets	26
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Signets	4
Dans d’autres langues	Angela McArdle (en) Angela McArdle (de) Angela McArdle (es)
Soupes liées:	Antiwar coalition (en) Donald Trump (en) Scott Horton (en) Robert F. Kennedy Jr. (en) Rescue the Republic and RATWM (en) Tara Reade (en) Jackson Hinkle (en) Max Blumenthal REBREW (en) Scott Ritter (en) CODEPINK (en) Genocide in Ukraine (en) Dave Smith (en)

Dans la Soupe Vatnik du jour, nous vous présentons une politicienne américaine et autoproclamée « faiseuse de roi » : Angela McArdle. Elle est connue pour avoir assujetti le Parti libertarien des États-Unis à Donald Trump et pour sa promotion éhontée de la propagande anti-Ukraine.

McArdle a obtenu une licence de l’université chrétienne évangélique Biola en 2009, ainsi qu’un certificat de parajuriste via le programme d’extension de l’UCLA en 2013. Elle s’est également formée en tant que thérapeute craniosacrale à l’Upledger Institute. Elle a commencé…

… sa carrière politique en tant que candidate du Libertarian Party (LP, libéral/libertarien) lors d’une élection mineure en 2017, où elle a terminé avec 0,8 % des voix. En mai 2022, elle a été propulsée à la tête du parti par le Mises Caucus lors de la convention biennale.

Le Mises Caucus, très controversé, est un groupe au sein du LP qui défend le « paléolibertarianisme » de Murray Rothbard, visant à unir les libertariens au « populisme de droite ». L’une des premières décisions du parti réorienté fut ainsi de ne plus condamner le racisme.

Rothbard a également inculqué aux libertariens que « les États-Unis ont toujours tort », trouvant toutes les excuses du monde aux pires dictateurs et à leurs invasions génocidaires, réécrivant l’histoire au besoin, quitte à flirter avec le négationnisme.

Le financement initial du Caucus a été assuré par Patrick Byrne, fan de Trump séduit par Maria Butina, espionne russe. Le Caucus s’appuie sur des vatniks tels que Ron Paul, Tom Woods, Scott Horton, Dave Smith, etc.

Scott Horton

On y trouve aussi Walter Block, fondateur de « Libertariens pour Trump », qui reprochait aux libertariens d’avoir « gâché l’élection » et d’avoir été « stupides » en 2020 en ne votant pas pour Trump dans les États clés, lui faisant potentiellement perdre l’élection.

Block a aussi appelé la Russie à « déclarer la guerre à tous les membres de l’OTAN », à ce que l’Ukraine « cesse immédiatement ses tentatives d’adhésion » et à ce que l’OTAN soit « démantelée ». Pareil pour le tweet épinglé du LP sous McArdle : le rêve pour Poutine.

Au cas où cela ne suffirait pas à assurer la victoire russe, McArdle et sa clique ont aussi attaqué le soutien européen et même les initiatives privées en faveur de l’Ukraine. Le LP s’est mis à attaquer l’Ukraine de manière obsessionnelle, allant jusqu’à comparer Zelensky…

… à Hitler. La section du New Hampshire a même déclaré que « Zelensky est une plus grande menace pour l’humanité que Poutine » et que « Poutine est le gentil de l’histoire ». Naturellement, nous sommes aux antipodes du libéralisme/libertarianisme…

https://t.co/25ILheR6l6
— 𝓁𝒶𝒾𝓈𝓈𝑒𝓏-𝒻𝒶𝒾𝓇𝑒 (@laysayfare) February 5, 2023

…censé être fondé sur la liberté individuelle et la non-agression — violées par l’invasion et l’occupation russes. « Kremlintariens » va mieux, popularisé notamment par @GrandTurion, @liberpediaorg et @chrizap : « la grande fracture libertarienne ».

A Libertarian Case for Supporting Ukraine 🗽🇺🇦

Libertarianism is based on the Non-Aggression Principle. Russia is the aggressor, Ukraine is the victim. Case closed?

For many self-identified Western libertarians, apparently, it isn’t. Let’s talk about why they’re wrong 🧵
— Dr. Vera Kichanova 🇺🇦 (@kichanova) March 3, 2025

Tandis que la section du Nevada appelait à « laisser l’Ukraine brûler », les libertariens sensés ont démissionné, y compris des sections entières. Certains ont même fondé un nouveau parti, et les partis libertariens d’autres pays ont officiellement pris leurs distances.

McArdle écrit également des tribunes dans Newsweek. Loin d’utiliser cette opportunité pour promouvoir le programme du LP, elle préfère nier la nature génocidaire de l’invasion russe : comprenez, c’est une accusation grave qu’il ne faut pas lancer à la légère. En revanche…

… elle n’a eu aucun mal à la lancer contre Israël — une accusation récurrente de… la propagande russe (le reste de l’article est tout aussi fantaisiste).

McArdle omet également de mentionner les enlèvements d’enfants Ukrainiens par la Russie.

Genocide in Ukraine

McArdle a organisé plusieurs rassemblements vatnik dont « Rage Against the War Machine » en 2023 et 2024 (avec Nick Brana, qui a ensuite rejoint RFK) et « Rescue the Republic ». Elle a collaboré avec des communistes staliniens qui sont venus avec…

Rescue the Republic and RATWM

…des drapeaux russes et soviétiques, et des partisans enthousiastes de la guerre comme Tara Reade, exilée depuis en… Russie. McArdle fait toujours des podcasts avec elle – « 21h, heure de Moscou ». Il y avait aussi les LaRouchites, qui ont apporté des photos de Poutine…

… des « journalistes » payés par l’État russe, Jill Stein, Tulsi Gabbard, Jackson Hinkle (un autre fan de Staline, de Poutine et du Hamas), etc. Le vice-président du LP a démissionné suite à ce cirque. On a pu y entendre des déclarations touchantes de pacifisme comme…

… « n’importe quel dirigeant ferait ce que fait Poutine ». McArdle a aussi invité Scott Ritter, qui a depuis exprimé son admiration pour le Hamas, s’est déplacé en Tchétchénie pour encourager les troupes de Kadyrov se préparant à envahir l’Europe, et menacé la France.

À la convention biennale suivante, McArdle invite Donald Trump en grande pompe. Certains membres ont protesté (et Trump a été hué sur place), ce que McArdle a minimisé en les qualifiant de « petite faction bruyante ». McArdle, elle, ne cache pas son admiration pour Trump.

RFK Jr. était également présent, lui qui a déclaré que l’invasion génocidaire de l’Ukraine était « de bonne foi » et a fini par – ô surprise – se ranger derrière Trump. Il a pris sa carte de membre au LP à la dernière minute : « Un libertarien dans le gouvernement Trump ».

Le candidat soutenu par le Mises Caucus pour représenter le parti à la présidentielle, Michael Rectenwald, est un grand admirateur de Donald Trump et fondateur de CLG News, pro-Poutine. Anti-Ukraine et anti-Israël, il a même appelé à « l’exclusion physique » des Juifs.

McArdle est réélue à la tête du parti, mais Rectenwald perd face à Chase Oliver. Le Mises Caucus a donc dû s’adapter : McArdle a ouvertement tourné en dérision son propre candidat officiel et a laissé entendre qu’il était tout juste bon à prendre des voix à Biden.

McArdle a dîné avec Trump et lui a promis son soutien contre… la libération d’un seul parmi les milliers de détenus de la guerre à la drogue, Ross Ulbricht (qui a passé tout le 1er mandat de Trump en prison).

Même Trump s’en serait étonné, selon le conjoint de McArdle.

À propos : le couple était en difficultés financières depuis la naissance du petit Arthur, et McArdle a fait payer la coquette somme de 78 000 dollars de la caisse du parti à son partenaire, d’abord de manière officielle puis via diverses sociétés écrans.

Le fondateur et d’autres membres influents de la faction de McArdle ont ensuite publiquement soutenu Trump.

Privé du soutien de son propre parti, le candidat officiel du LP a obtenu un score bien inférieur à celui de 2020. Cette fois, le LP n’aura pas empêché …

… l’élection de Trump (et Jill Stein a aussi joué son rôle).

Trump a tenu sa promesse envers McArdle : il a libéré Ross Ulbricht, et elle a en plus été récompensée par un poste dans son administration.

Et le reste appartient à l’histoire.

Jill Stein

Reason (magazine libertarien haï de McArdle) : « La trahison honteuse de Trump envers l’Ukraine ». Trump a même poussé Javier Milei, libertarien argentin qui semblait jusqu’ici sincèrement apprécier Zelensky, à trahir l’Ukraine à son tour.

Why Trump's betrayal of Ukraine is indefensible on both moral and pragmatic grounds: https://t.co/JGaeAMI5Dk
— Ilya Somin (@IlyaSomin) February 24, 2025

Les vatniks ont eu ce qu’ils espéraient : une Amérique « anti-Ukraine ». « N’importe quel dirigeant ferait ce que fait Poutine » ? Trump n’a pas tardé à dire exactement la même chose sur les crimes de guerre de Poutine : « Il fait ce que n’importe qui ferait ».

Crimes de guerre et génocide, désormais avec la complicité de Trump.

Trump sauve une Russie au bord de l’effondrement économique.

Il pousse l’Ukraine à se soumettre aux atrocités de l’occupation russe.

Not breaking news. Common knowledge: Russia's economy is _really_ fucked and it's all because of Putin's disastrous war.🧵
— Buckie Rogered 🍆 #together🚜 (@bucktron2021) January 28, 2025

Trump affaiblit les États-Unis, menace leurs alliés, met en péril l’Europe et le monde entier en encourageant de nouvelles guerres d’agression.

Faiseuse de roi, Angela McArdle ? Peut-être, mais le cas échéant il n’y a pas de quoi être fier.

Consequences of a Russian victory